vendredi 20 mars 2015

Tahaa-Huahine

Caro est arrivée à Raiatea le 7 mars au petit matin après un vol long et fatiguant. Comme elle est accablée par la chaleur de four qui règne sur le port d'Uturoa, nous décidons de partir immédiatement pour aller au mouillage du jardin de corail de Tahaa.

cuisson à l'étouffée...

Mouillage dans la farine et le turquoise, nous pouvons presque descendre à terre sans nager, en traînant l'annexe qui sert de transport de matériel.


Bara Gwin est au fond à gauche
Après deux plongées contre le courant, nous allons nourrir les poissons au moyen de quelques croûtes de pain... Quel gâchis de nourriture ! :-)



Après tous ces efforts, nous méritons bien un maha (repas) traditionnel, préparé par Justine, qui tient, avec son mari Norbert, une gargote sur le motu voisin.

repas pour une personne, on a eu du mal à finir...

Lors du retour au bateau, l'habituelle raie vient se présenter à portée de fusil, que, pour une fois, j'avais pensé à mettre dans l'annexe.

Jean qui rit et Jean qui pleure...

Deux jours plus tard, profitant du tour de l'île en voiture de loc', nous faisons le plein de fruits et légumes, cueillis sur le bord de la route,

mouillage devant le motu Ceran

bananes, papayes, urus que nous dégusterons lors d'un « pique-nique sur le motu » (cf page ), avec de la raie grillée au feu de coco.
Après le pique-nique, ouverture d'une noix de coco à l'aide des pieux installés à cet effet.



Puis nous profitons du passage d'une dépression, qui nous donne du vent de nord, pour quitter ce lagon et gagner celui de Huahine, plein est. Les vents dominants étant d'est, cette configuration favorable est assez rare.
Arrivés à Fare, le village principal de Huahine, nous avons la surprise et la chance de retrouver Yacabul, un bateau-copain rencontré aux Tuamotu.
Nous décidons de faire le tour de l'île ensemble, en voiture de loc', dès le lendemain.
Coup de chance supplémentaire, à notre arrivée aux marae de Maeva, nous apprenons que, ce jour là, dans ce cadre magnifique, se tient un « Orero », concours d'art déclamatoire traditionnel, rassemblant les enfants de toutes les écoles de l'île. Entre les prestations des orateurs, se déroulent des danses du « fenua » (pays)


quel regard !

les orateurs en costume traditionnel
les rohere (tambours)
groupe de danseurs
Puis nous allons visiter la boutique d'une ferme perlière, ce qui nous vaut un petit tour gratuit en va'a (pirogue) à moteur.

une perle parmi les perles ! :-)


le capitaine n'est pas à la barre...

Le tour de l'île se poursuivant, nous retrouvons les merveilles que j'ai déjà vues, les maraes, les anguilles aux yeux bleus, les superbes vues sur le lagon...
Une fois le pique-nique englouti, nous allons prendre le café à la terrasse d'un hôtel donnant sur une très belle plage et, évidemment personne ne résiste à l'envie d'une baignade.




Après avoir profité des charmes de Fare, nous piquons au sud jusqu'à Hana iti, la petite plage tenue par Siki , afin d'organiser un nouveau maha.
Siki m'indique où couper un régime de bananes, que nous partageons avec Yann et Cathy.



Le lendemain matin, nous descendons à terre afin de préparer le repas, poe banane, hipo, uru au lait de coco, et poa (cochon) grillé.



En dessert, c'est une première, un far à la banane... Délicieux !
Après le repas, tandis que Caro danse avec son outil favori...



… Siki m'apprend à confectionner un panier en feuille de coco.



Nous resterons encore quelques jours à Huahine, n'ayant pas encore épuisé les charmes de cette île magnifique.


jeudi 5 mars 2015

Huahine, la sublime

Je viens de passer une grosse huitaine de jours à Huahine, l'une des plus belles îles qu'il m'ait été donné de voir.
Son nom signifie « sexe de femme » et l'on se dit qu'elle est bien nommée tant elle est admirable et délicieuse.

Si vous voyez la femme de profil, vous savez où est Bara Gwin

Le lagon est superbe et poissonneux. L'île offre des paysages magnifiques et des fruits à foison, le uru (fruit de l'arbre à pain), la papaye (à récolter avec une foufourche), la mangue, la banane et, bien sûr, le coco sont partout.
On ne peut pas mourir de faim ici, il n'y a qu'à tendre la main ou le harpon. Pour ne rien gâcher, les gens sont adorables...
En compagnie de « Moana », nous avons loué une voiture pour faire le tour de l'île, en fait deux îles reliées par un pont et ce fut une journée mémorable. L'île est ceinte de nombreux « marae », monuments mégalithiques qui avaient une fonction religieuse et politique.

1 marae

1 autre

et encore 1


Évidemment, c'est du corail, pas du granit... Rien à voir avec Carnac, Locmariaquer ou Gavr'Inis... Mais il fait plus chaud ici et on est vite « fiu » (mot local désignant un état de lassitude, de manque d'allant physique ou moral)
Nous rencontrons également les anguilles sacrées de Faie, spectaculaires par leurs yeux bleus et parfaitement inoffensives.

ce n'est pas Michèle Morgan, mais presque...


Je vous passe le détail des vues somptueuses que nous nous offrons sur le lagon, mais je ne résiste pas à l'envie de vous en montrer certaines...

quelles couleurs !!!!




Le lendemain, nous quittons Fare, bourgade principale de l'île, en direction des mouillages sauvages du sud, que nous avons pu repérer en voiture.
Bonne pioche ! A l'endroit du premier mouillage, nous faisons la connaissance de « Siki », ancien adjudant-chef des commandos parachutistes et qui s'est auto-proclamé gardien de cette partie de l'île.

Siki fiu, ce qui n'est pas banal...


Le temps de trouver la bonne longueur d'onde pour communiquer avec ce personnage d'exception, nous organisons un maha ( repas, nourriture...) pour le lendemain... Et c'est une expérience !



Tout commence par la confection des paniers, puis la mise en cuisson des « hipo » (pains au lait de coco) enveloppés dans des feuilles de shépakoi.



Vient ensuite la cuisson du uru (si vous avez du mal à suivre, reprenez depuis le début...)

2 urus en début de cuisson, derrière la cocotte aux hipos

les 2 urus sont cuits


Une fois cuits, il ne reste plus qu'à les éplucher, ce qui est beaucoup plus facile que lorsqu'ils sont crus.



Apéro time ! J'ai déjà cuit mon pain à bord et préparé mon far aux pruneaux, on peut commencer les libations !



Puis on commence la tortore et on est épaté par ce que Siki est parvenu à faire avec 2 allumettes et un couteau... c'est magnifique !



Vous allez peut-être commencer à penser que ce blog évoque souvent la nourriture, mais je confesse que depuis quelques mois, j'attache de plus en plus d'importance à la façon de manger la plus « fenua » possible. Et je me repens pour les fondues et raclettes du nouvel an...
Mea culpa,
Mea maxima culpa.
Amen.
Je suis à présent de retour à Rangiroa pour préparer l'arrivée de Caro... Y aura ptète pas de nouvelles
durant quelques temps...:-)