dimanche 30 novembre 2014

Tikehau, pique-nique sur le motu...

Un motu, vous le savez à présent, c'est un îlot constitutif d'un atoll, exemple :

Notez les jeunes cocotiers...

On y trouve parfois tout le confort souhaitable.

Invitation à la sieste...
Un pique-nique, vous connaissez aussi...
Pour un pique-nique, faut quèque chose à manger. Ici, les épiceries sont loin, chères et on n'y trouve pas grand-chose. On va donc à la pêche ! Tandis que le pain cuit sur les 2 bateaux (nous faisons, bien sur, des concours du meilleur pain), Guy part avec ses lignes et son épervier, moi avec mon fusil.

Toutes les prises ne sont pas aussi grosses que ce "chirurgien"
Lorsqu'il y a à manger pour tout le monde, on descend sur le motu avec armes et bagages. Aménagement de l'aire de pique-nique, rassemblement du combustible sont les premières tâches accomplies. L'allumage du feu est toujours chargé d'une valeur symbolique. Guy a son silex, moi ma loupe... qui ne fonctionne que s'il y a un grand soleil.



Puis on est obligé de boire des breuvages aussi divers que répugnants, pour lutter contre la déshydratation, en attendant que le poisson cuise.

Le "chirurgien" sur le grill

"Le geste auguste du pêcheur..."
La nourriture est tellement roborative, je ne parle pas de la boisson, qu'on repart à la pêche en prévision du lendemain.

Petit requin pris à l'épervier

Le petit requin, cuisiné en colombo, nous a convaincu que c'était parfaitement comestible. La chair est ferme, il n'y a pas d’arêtes et la peau se détache bien, une fois cuite, car avant cuisson, c'est impossible à écorcher. Nous avons donc décidé de nous attaquer à plus gros, afin de tester d'autres recettes.Nous commençons par repérer une proie digne de ce nom.



Guy essaie à l'épervier...



... mais rien n'y fait, il faut décidément que j'intervienne avec le fusil.


L'avantage du requin, c'est que ça protège aussi du soleil.

"Davyyyyyy, Davy Crocket !"
L'inconvénient du requin c'est que ça se débat un peu et que ça vise les yeux...

Un requin-garou

Mais au moins, on a des protéines pour plusieurs jours. De quoi prendre des forces pour s'attaquer à encore plus gros !  :-)





mercredi 19 novembre 2014

L'aquarium de Rangiroa

Ce matin, les « Moana » m'ont amené, dans leur puissante annexe, plonger à côté d'une petite île qui se trouve en plein milieu de la passe de Tiputa. Nous y sommes déjà allé hier, mais un peu tard et souhaitions revoir l'endroit avec une meilleure lumière.



Vu de loin, ça ne ressemble à rien, un vague palmier maigrichon planté dans la caillasse.
Mais si l'on s'approche un peu...



… ça prend déjà une autre gueule. Et dès qu'on se met sous l'eau, on assiste à un spectacle fantastique. Le courant rentrant par la passe apporte une quantité impressionnante de plancton. La visibilité s'en trouve un peu amoindrie mais cela est largement compensé par la profusion de vie qui profite de cette manne.



Je ne résiste pas au plaisir de filmer pour vous faire partager cette splendeur. Ça va me coûter la peau des roupettes pour télécharger les vidéos mais c'est pas grave, je ferai la quête à la fin de la séance et je me rattrape sur la vente du pop-corn.

Vidéo Poissons du récif : http://youtu.be/feSUkMsLqSY

Et tout ça visible depuis la surface ! Les bruits que l'on entend sont les craquements du corail.
Je ne sais combien de temps nous nous sommes régalés, dans ces conditions on perd la notion du temps.
Puis, alors que je décide de retourner vers l'annexe, je tombe sur ça :

vidéo Un banc sur lequel on pourrait s'asseoir :   http://youtu.be/quQato4hgiQ

Ces poissons sont agglutinés sous l'annexe et ma première pensée est qu'ils profitent de son ombre.
Quelques minutes plus tard tout ce beau monde s'anime et je me demande si un requin n'a pas décidé de profiter de l'aubaine.

Vidéo Le banc se désagrège comme un ikea :   http://youtu.be/3Zw7h0Dwzl8

Mais non ! Ce n'était que Guy...
Après s'être reformé sous l'annexe, subitement le banc semble fuir massivement vers moi. Sûrement un requin qui les pousse... Quand soudain...

Vidéo Comme à la parade :   http://youtu.be/FJ5T9MtQNwQ

En fait, c'est un promène-couillons qui vient  jeter du pain aux poissons pour les attirer vers les braves touristes qui ont payé une fortune pour voir la même chose que nous.
Mwahahahahaha !

Par contre, ce qui me fait rager c'est qu'hier j'avais pris le fusil mais n'ai pas osé tirer pour cause de requins sur zone, je ne voulais pas prendre le risque de les exciter avec du sang de poisson. Ce matin, j'ai laissé le fusil à bord et pas vu la queue d'un requin. Dommage, car avec ce banc on aurait pu faire une pêche miraculeuse, des conserves, des rillettes,des petits bâtonnets panés et plein d'autres choses encore.

dimanche 16 novembre 2014

Rangiroa

Une fois dans le lagon, c'est pas tout... Faut trouver un mouillage ! L'un des critères de choix c'est l'abri du vent et du clapot. Comme il est prévu que le vent tourne sur plus de 360° dans les jours à venir, on sera exposé à un moment ou à un autre, où qu'on aille. Autre élément de choix, la possibilité d'avoir un accès internet (ben oui, sinon vous ne liriez pas ces lignes). Il y a une antenne wi-fi juste à côté d'un hôtel de luxe, au village de Tiputa, donc c'est là que je vais planter ma pioche, par 8 mètres de fond, en essayant d'éviter les patates de corail.



C'est ici que doivent arriver les « Moana », mais ils n'apparaîtront que le lendemain à l'aube, après avoir emprunté, sans encombre, la dangereuse passe de Tiputa.



Le lendemain, arrive Yann, un breton de Bénodet, sur son OVNI baptisé Yakabul. Nous ne mettons pas longtemps à sympathiser et tout le monde se retrouve à bord pour un repas très sympa, mais, présence des enfants oblige, sans ivrognerie excessive.



Les premiers jours sont vento-pluvio-nuageux, en raison du passage d'une dépression. Avantage : on n'a pas trop chaud et la pluie rince bien le bateau. Inconvénient : le mouillage n'est pas des plus confortables pour ceux qui n'aiment pas le roulis. J'en profite pour faire un peu de maintenance sur le bateau car il y a toujours de quoi s'occuper à bord. Nous avons également droit à une soirée folklorique dans l'hôtel en face.

Il y a encore de jolies vahinés...


...mais de moins en moins ! :-)


Le beau temps revenu, Moana part devant, nous rejoignons 2 jours plus tard, pour « robinsoner » de l'autre côté du lagon, devant le motu (îlot) Faama. L'endroit est désert et paradisiaque.



Fany et Guy ont déjà installé un camp de base sur le motu où nous faisons un premier apéro nocturne, à la lumière d'un feu de coco.



Le lendemain matin, descente à terre pour plonger du côté océan du récif. Là, s'étend un platier de corail parcouru de failles de 2 à 3 mètres de profondeur.



Et quand on plonge dans ces failles... Waow ! Je n'ai jamais rien vu d'aussi beau en plongée. Un festival de couleurs, de coraux, de poissons « que j'connais même pas le nom ! »





vidéo :  http://youtu.be/9whFgBstYjI

Le lendemain matin, nous partons pour le « lagon bleu », un lagon à l'intérieur du lagon, haut lieu touristique de Rangiroa. Yann, lui, décide de repartir sur Tiputa pour préparer son départ vers les Marquises.
Nos bateaux ne peuvent pas pénétrer dans le « lagon bleu », nous devons mouiller à l'extérieur et au vent du récif.



En guise de comité d'accueil, une bande de petits requins « pointes noires », plus poltrons qu'agressifs.



Lorsque nous mettons pied à terre, les rares touristes (on est en basse saison) sont partis et nous disposons des motus pour nous tout seuls.

Ah non ! Il reste des touristes...
... qui se la coulent douce ! 
Et Madame Récamier !
En retournant vers les bateaux, nous tombons sur un banc de petits "pointes noires" et c'est, à nouveau, une plongée inoubliable.




Le lendemain matin nous décidons de repartir vers Tiputa, car le vent a un peu forci, rendant le mouillage sinon dangereux, du moins inconfortable. Nous serions volontiers restés quelques jours de plus, mais « prudence est mère de sûreté ».
Retour au près par mer plate, tout le plaisir de la voile !
Ce n'est pas souvent que je dispose d'une vidéo de Bara Gwin sous voiles, alors je ne résiste pas à la vanité de vous montrer ça. Merci Moana !
vidéo : http://youtu.be/U80f6qxRlqA

jeudi 6 novembre 2014

Tahiti-Rangiroa

Mardi 4 Novembre
Enfin, Bara Gwin a repris la mer, après des semaines d'immobilité.
Hier, j'ai récupéré mon génois, révisé par un bon pro, et l'ai gréé dans la foulée. Les derniers avitaillements en produits frais effectués, nous étions fin prêts. Départ dès potron-minet, en quittant le lagon de Papeete par la passe de Punaauia, face à l'île de Moorea.

Dernière balise de la passe, Moorea en arrière-plan
La destination est l'atoll de Rangiroa, dans les Tuamotu, où j'ai rendez-vous avec mes amis de Moana, un bateau-copain. La dernière fois que nous nous sommes vus, c'était dans les Canaries à Noël dernier. Curieusement, nous avons navigué durant presque un an sans nous retrouver, alors que nous étions parfois à un jet de pierre. Dernier exemple en date, nous sommes arrivés aux Marquises le même jour, mais pas dans la même île...
Pour aller dans les Tuamotu, au départ de Tahiti, il faut aller au nord-est. Or, aujourd'hui, le vent vient du... nord-est ! Il va donc falloir louvoyer. Les marins connaissent l'adage : « le louvoyage, c'est 2 fois la distance, 3 fois le temps, 4 fois la fatigue ! » Heureusement, il n'y a que 200 milles à parcourir et le temps est superbe.

Vidéo :  http://youtu.be/OieDikRBmgM

Mercredi 5 novembre.
Oups... J'ai écrit trop vite. Le passage d'une dépression rend le vent versatile et il a plu toute la journée, parfois très fort. Mais pour positiver, je vous fais observer que la pluie est chaude et que ça fait une douche très économique.



Jeudi 6 Novembre
Arrivée de bonne heure dans le lagon de Rangiroa, après une nuit presque blanche. En effet, le passage entre l'atoll de Tikehau et celui de Rangiroa n'est large que de 6 milles. Même si j'ai récupéré un pilote fonctionnel, je ne veux pas tenter le diable et ne m'accorde que des petits sommes de 20 minutes avant de remonter sur le pont pour vérifier que tout se passe bien.
Idéalement, pour rentrer dans un lagon en sécurité, il faut embouquer la passe dans la première heure du flot. Le reste du temps, un fort courant crée des remous importants. Aujourd'hui la mer est plate et il n'y a pas de vent, je décide donc de tenter ma chance alors que nous sommes à mi-jusant. Si ça passe, ça m'évitera de faire des ronds dans l'eau pendant 3 heures. Bonne pioche, c'est vrai que ça brasse un peu et qu'il faut pousser le moteur pour contrer le courant sortant mais ça passe sans aucun danger.

Entrée de la passe, celui ci a été imprudent...

Entrée dans le lagon, les 2 perches servent d'alignement pour l'entrée

Et on se retrouve dans le turquoise à perte de vue ! Rangiroa est l'un des plus grands atolls, il pourrait contenir toute l'île de Tahiti. On n'en voit donc pas le bout et on a l'impression d'être dans une mer ouverte mais plate comme la main et de couleurs sublimes.