mercredi 22 octobre 2014

Les affaires reprennent

Samedi 18 octobre
Il y a maintenant 3 jours que je suis de retour à bord, après un voyage fatiguant et crispant, 36h sans fumer ça met un peu sur les nerfs. Heureusement, mes amis Jean Do et Marie Christine m'attendaient à l'aéroport avec un collier de fleurs et m'ont amené chez eux pour p'tit dèj roboratif.

Jran Do et Marie Christine sur leur terrasse avec vue sur Moorea
J'ai tout de suite compris que Bara Gwin faisait la gueule d'avoir été délaissé presque 6 semaines : il s'était laissé la poussière et les toiles d'araignée. Par chance, rien sous la flottaison, l'antifouling posé à Grenade s'avère efficace. Une fois le grand nettoyage effectué, le bateau a retrouvé le sourire. Il a même exulté de joie quand il a appris que je lui avais rapporté la pièce pour réparer le pilote. Chantier entrepris en priorité, mais pour accéder au circuit hydraulique, il faut d'abord vider le coffre arrière bâbord, ce qui met un peu le souk dans le cockpit,


puis descendre dans la cale. Une coque métallique, c'est solide, mais ça chauffe au soleil ! Après quelques heures de boulot dans une chaleur de four, miracle ! Ça fonctionne ! Le diagnostic était donc bon, première satisfaction et la réparation correcte, deuxième et immense satisfaction, quand on connaît mes talents de bricoleur.

la fameuse électro-pompe défaillante

et les charbons usagés

Encouragé par ce succès, je décide de faire moi-même les autres travaux prévus, à l'exception de la révision du génois. Cela me fera économiser de l'argent et du temps, car ainsi je n'aurai pas à aller à Raiatea.

Lundi 20 octobre
Grâce à l'intercession de Jean-Do, mon sauveur, décidément, le voilier a accepté de prendre mon génois pour révision, malgré la surcharge de travail qui, selon lui, l'accable. Mais il faut d'abord dégréer le génois... Et à ce moment survient un bug imprévu, le point de drisse refuse de descendre plus bas que la mi-hauteur de l'étai. Il faut donc monter là-haut pour voir ce qui se passe. Première fois que je grimpe sans assistance. C'est un peu fatiguant, surtout avec les kilos repris au contact de la gastronomie bretonne, mais pas insurmontable.


A la jonction entre deux éléments du profil de l'enrouleur, une vis a disparu, une autre est à moitié dévissée et bloque la descente de l'émerillon. Coup de chance, Jean-Do, l'homme de tous les miracles, trouve dans sa visserie une remplaçante pour la vis fugueuse. Sans lui, j'aurais sans doute dû commander en France et attendre longuement, tant la vis est particulière.
Nous voilà donc partis vers le sud de l'île pour rejoindre l'atelier de voilerie. Dès que l'on s'éloigne de Papeete, on comprend pourquoi cette île est devenue mythique : paysages somptueux, lagon magnifique, végétation exubérante, arbres croulant sous les fruits... et la température qui change un peu de la Normandie !

La pointe Teahupoo, célèbre pour sa vague, spot de surf de renommée mondiale

En montant dans les hauteurs, j'apprends que cette région est appelée « la Suisse » (salut, les Coucous  ) et que les nouvelles maisons construites ici comportent même une cheminée. Le temps étant nuageux, ce jour-là, il y règne effectivement une humidité certaine.

Hôtel "suisse" noyé dans les nuages


Et voilà, ne reste plus qu'à attendre le retour du génois et nous pourrons appareiller vers les Tuamotu où nous sommes attendus par les Moana (un bateau-copain, pour ceux qui ne connaissent pas Fany, Guy et leurs deux moussaillons).