Samedi 18 octobre
Il y a maintenant 3 jours que je suis
de retour à bord, après un voyage fatiguant et crispant, 36h sans
fumer ça met un peu sur les nerfs. Heureusement, mes amis Jean Do et
Marie Christine m'attendaient à l'aéroport avec un collier de
fleurs et m'ont amené chez eux pour p'tit dèj roboratif.
Jran Do et Marie Christine sur leur terrasse avec vue sur Moorea |
J'ai tout de suite compris que Bara
Gwin faisait la gueule d'avoir été délaissé presque 6 semaines :
il s'était laissé la poussière et les toiles d'araignée. Par
chance, rien sous la flottaison, l'antifouling posé à Grenade
s'avère efficace. Une fois le grand nettoyage effectué, le bateau a
retrouvé le sourire. Il a même exulté de joie quand il a appris
que je lui avais rapporté la pièce pour réparer le pilote.
Chantier entrepris en priorité, mais pour accéder au circuit
hydraulique, il faut d'abord vider le coffre arrière bâbord, ce qui
met un peu le souk dans le cockpit,
puis descendre dans la cale. Une coque
métallique, c'est solide, mais ça chauffe au soleil ! Après
quelques heures de boulot dans une chaleur de four, miracle ! Ça
fonctionne ! Le diagnostic était donc bon, première
satisfaction et la réparation correcte, deuxième et immense
satisfaction, quand on connaît mes talents de bricoleur.
la fameuse électro-pompe défaillante |
et les charbons usagés |
Encouragé par ce succès, je décide
de faire moi-même les autres travaux prévus, à l'exception de la
révision du génois. Cela me fera économiser de l'argent et du
temps, car ainsi je n'aurai pas à aller à Raiatea.
Lundi 20 octobre
Grâce à l'intercession de Jean-Do,
mon sauveur, décidément, le voilier a accepté de prendre mon
génois pour révision, malgré la surcharge de travail qui, selon
lui, l'accable. Mais il faut d'abord dégréer le génois... Et à ce
moment survient un bug imprévu, le point de drisse refuse de
descendre plus bas que la mi-hauteur de l'étai. Il faut donc monter
là-haut pour voir ce qui se passe. Première fois que je grimpe sans
assistance. C'est un peu fatiguant, surtout avec les kilos repris au
contact de la gastronomie bretonne, mais pas insurmontable.
A la jonction entre deux éléments du
profil de l'enrouleur, une vis a disparu, une autre est à moitié
dévissée et bloque la descente de l'émerillon. Coup de chance,
Jean-Do, l'homme de tous les miracles, trouve dans sa visserie une
remplaçante pour la vis fugueuse. Sans lui, j'aurais sans doute dû
commander en France et attendre longuement, tant la vis est
particulière.
Nous voilà donc partis vers le sud de
l'île pour rejoindre l'atelier de voilerie. Dès que l'on s'éloigne
de Papeete, on comprend pourquoi cette île est devenue mythique :
paysages somptueux, lagon magnifique, végétation exubérante,
arbres croulant sous les fruits... et la température qui change un
peu de la Normandie !
La pointe Teahupoo, célèbre pour sa vague, spot de surf de renommée mondiale |
En montant dans les hauteurs,
j'apprends que cette région est appelée « la Suisse »
(salut, les Coucous ) et que les nouvelles maisons construites ici
comportent même une cheminée. Le temps étant nuageux, ce jour-là,
il y règne effectivement une humidité certaine.
Hôtel "suisse" noyé dans les nuages |
Et voilà, ne reste plus qu'à attendre
le retour du génois et nous pourrons appareiller vers les Tuamotu où
nous sommes attendus par les Moana (un bateau-copain, pour ceux qui
ne connaissent pas Fany, Guy et leurs deux moussaillons).